Hypertension artérielle élevée en position couchée : un lien avec un risque accru de problèmes cardiaques

Dans une révélation révolutionnaire, de nouvelles recherches devant être présentées lors des sessions scientifiques sur l’hypertension de l’American Heart Association en 2023 à Boston ont révélé un lien préoccupant entre une hypertension artérielle élevée en position couchée et un risque accru de complications cardiaques. Cette découverte cruciale met en lumière l’importance de surveiller la tension artérielle dans différentes positions corporelles, potentiellement en train de transformer notre approche de la santé cardiovasculaire.

Comprendre le système nerveux autonome

Le système nerveux autonome joue un rôle vital dans la régulation de la tension artérielle dans différentes positions du corps. Cependant, la gravité peut interférer avec cette régulation, provoquant une accumulation de sang lorsque nous sommes assis ou debout. Selon les auteurs de l’étude, ce phénomène peut perturber la capacité du corps à contrôler correctement la pression artérielle, en particulier lorsqu’on est allongé à plat sur le dos.

Duc M. Giao, l’auteur principal de l’étude et étudiant en quatrième année de médecine à l’École de médecine de Harvard, met en garde contre le fait que le risque de maladies cardiovasculaires peut passer inaperçu si la tension artérielle est uniquement mesurée lorsque les individus sont assis en position verticale. Les implications de cette découverte sont importantes, soulignant l’importance de mesurer la tension artérielle en position allongée.

Principales découvertes

Pour étudier la relation entre la position du corps, la tension artérielle et la santé cardiaque, les chercheurs ont examiné les données de santé de 11 369 adultes participant à l’étude sur les risques d’athérosclérose dans les communautés (ARIC). Lors de la création de l’étude entre 1987 et 1989, les participants ont eu leur tension artérielle mesurée alors qu’ils étaient brièvement allongés dans une clinique. De manière remarquable, les participants à l’étude ont été suivis en moyenne pendant 25 à 28 ans, jusqu’à la cinquième visite de l’étude ARIC en 2011-2013.

Les recherches ont révélé des résultats saisissants :

  1. Un impressionnant 16 % des participants qui n’avaient pas d’hypertension artérielle en position assise présentaient une hypertension artérielle en position couchée (à plat sur le dos). En revanche, 74 % de ceux qui avaient une hypertension artérielle en position assise présentaient également une hypertension artérielle en position couchée.
  2. Les participants ayant une hypertension artérielle à la fois en position assise et en position couchée étaient confrontés à des risques considérablement accrus, notamment un risque 1,6 fois plus élevé de développer une maladie coronarienne, un risque 1,83 fois plus élevé d’insuffisance cardiaque, un risque 1,86 fois plus élevé d’accident vasculaire cérébral, un risque 1,43 fois plus élevé de décès prématuré global et un étonnant risque 2,18 fois plus élevé de succomber à une maladie coronarienne.
  3. Même ceux ayant une hypertension artérielle en position couchée mais pas en position assise ont connu des risques accrus similaires à ceux ayant une hypertension artérielle dans les deux positions.
  4. De manière intrigante, les différences dans l’utilisation de médicaments contre l’hypertension artérielle n’ont pas atténué les risques accrus dans l’un ou l’autre groupe.

Implications et perspectives futures

Les implications de cette recherche sont profondes. Elle suggère que les personnes présentant des facteurs de risque connus de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux pourraient bénéficier d’une mesure de leur tension artérielle alors qu’elles sont allongées à plat sur le dos. De plus, la gestion de la tension artérielle au quotidien pourrait potentiellement contribuer à abaisser la tension artérielle pendant le sommeil.

Giao souligne l’importance de futures recherches comparant les mesures de la tension artérielle en position couchée en milieu clinique avec des mesures nocturnes. Cette comparaison pourrait apporter de nouvelles informations sur la régulation de la tension artérielle pendant le sommeil, ouvrant potentiellement la voie à des approches novatrices de la gestion de la santé cardiovasculaire.

Limites de l’étude

Bien que cette recherche offre des perspectives novatrices, il est important de reconnaître ses limites. L’étude s’est concentrée sur des adultes d’âge moyen lors de leur inscription, ce qui pose des questions quant à la généralisation des résultats à des populations plus âgées. Néanmoins, ces découvertes constituent une étape cruciale dans notre compréhension de la régulation de la tension artérielle et de son impact sur la santé cardiaque.

En conclusion, le lien entre l’hypertension artérielle en position couchée et le risque accru de problèmes cardiaques est un signal d’alarme à la fois pour les professionnels de la santé et les individus. Cela souligne la nécessité d’une surveillance complète de la tension artérielle et met en évidence l’importance de la gestion de la tension artérielle comme une préoccupation constante. Alors que nous attendons avec impatience de nouvelles recherches dans ce domaine, une chose est certaine : notre approche de la santé cardiovasculaire pourrait ne jamais être la même.

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