Une allergie est une réaction exagérée ou inappropriée de l’organisme au contact d’une substance étrangère. Il s’agit d’un phénomène immunitaire.

Notre système immunitaire nous permet de nous débarrasser d’agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, cellules tumorales).

L’antigène est la substance étrangère à l’organisme qui déclenche la réaction immunitaire. Si cette réaction immunitaire est exagérée ou inappropriée, l’antigène est appelé allergène.

L’anticorps est la substance produite par l’organisme lorsqu’il se trouve au contact de l’antigène.

L’organisme a deux manières de répondre au contact d’un antigène : 

1/ production d’anticorps (immunité humorale)

2/ sensibilisation de certaines cellules (lymphocytes) : on parle alors d’immunité cellulaire.

Lorsque le système immunitaire réagit de manière trop importante ou inappropriée, il y a réaction allergique

Une réaction allergique ne se produit pas lors du premier contact avec la substance responsable. Ce premier contact permet à l’organisme de faire connaissance avec cette substance et de développer une immunité vis à vis d’elle. La réaction allergique se produira lors des contacts ultérieurs.

Au sommaire :

 

Comment classe-t-on les différentes réactions allergiques ?

Les réactions allergiques peuvent être classées en quatre types :

Réaction de type I

La substance allergisante (allergène ou antigène) s’associe aux anticorps de certaines cellules sanguines (polynucléaires basophiles) ou tissulaires (mastocytes), provoquant la libération de substances (histamine, quinines, leucotriènes) qui seront responsables des symptômes ressentis par le patient. 

Parmi ces réactions, on trouve le rhume des foins et la rhinite allergique, la conjonctivite allergique, l’asthme, l’urticaire, l’œdème de Quincke et le choc anaphylactique. 

Le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen clinique, les tests cutanés et certaines analyses de laboratoire (éosinophilie, Ige totales et spécifiques)

Réactions de type II et III

Ce type de réaction se produit lorsque les anticorps réagissent avec les composants antigéniques de certaines cellules. 

On les trouve dans certaines anémies, certaines affections de la peau (pemphigus). Ces réactions sortent du cadre des phénomènes allergiques courants et nous n’en parlerons pas ici.

Nous ne parlerons pas non plus des réactions de type III où les antigènes circulent dans le sang liés aux anticorps et sont responsables de pathologies variées telles le lupus, la périartérite noueuse, la glomérulonéphrite aiguë, …

Réaction de type IV

Les réactions de type IV sont par contre très courantes. Il n’y a pas d’intervention d’anticorps, mais des cellules sanguines (lymphocytes) au contact de l’antigène. Ce type d’allergie dite cellulaire est responsable de l’eczéma, de certaines allergies médicamenteuses, du rejet des greffes. Nous ne parlerons que de l’eczéma, dont le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen des lésions et les tests cutanés.

Les réactions allergiques les plus courantes

Les réactions de type I sont les plus courantes.

L’asthme

Au contact de l’allergène (pollens, poussières domestiques, poils d’animaux …), on observe au niveau des bronches un spasme de la musculature lisse, un œdème et une hypersécrétion de mucus qui entraînent des difficultés respiratoires (surtout expiratoires) avec sifflements bronchiques audibles souvent même sans stéthoscope. C’est l’asthme.

La prévention repose, quand c’est possible, sur l’éviction de l’allergène et l’abstention de tout tabagisme.

La rhinite

La rhinite atopique se manifeste par une obstruction nasale, des éternuements en salves, une rhinorrhée. Son traitement repose sur l’éviction de l’allergène quand cela est possible, les antihistaminiques oraux (loratidine, mizolastine, ebastine, cétrizine, féxofénadine, kétotifène …) ou locaux (azélastine, lévocabastine), les corticoïdes locaux, le cromoglycate disodique en spray nasal. Une désensibilisation spécifique est également possible.

La conjonctivite allergique

La conjonctivite allergique accompagne souvent la rhinite allergique et se manifeste par du larmoiement et du prurit oculaire. Son traitement se rapproche de celui de la rhinite. Il faut cependant se méfier des corticoïdes topiques qui pourraient aggraver une affection virale de l’œil (herpes, zona !) et entraîner une hypertension intra oculaire (glaucome).

L’urticaire

L’urticaire est une manifestation cutanée de l’allergie de type I qui se traduit par l’apparition de lésions très prurigineuses (fortes démangeaisons), plus ou moins étendues. Ces lésions peuvent se produire n’importe où sur le corps. Son traitement repose une fois de plus sur l’évitement de la substance responsable, les antihistaminiques et parfois les cortico-stéroïdes par voie orale ou locale.

Œdème de Quincke 

L’œdème de Quincke est une réaction semblable à l’urticaire, mais localisée au niveau de la face et des voies respiratoires supérieures (pharynx, larynx). L’œdème situé à ce niveau peut entraîner une obstruction respiratoire supérieure parfois gravissime. Il s’agit d’une urgence médicale. Le traitement repose sur l’adrénaline, les corticostéroïdes et antihistaminiques injectés. Les manœuvres de réanimation ainsi que la trachéotomie sont parfois nécessaires. La mise en évidence et l’éviction de l’allergène sont indispensables. Possibilité de désensibilisation spécifique.

Le choc anaphylactique

Le choc anaphylactique est lui aussi une urgence médicale. Au contact de l’allergène se produit une hypotension grave pouvant être fatale. Son traitement en urgence se rapproche de celui de l’œdème de Quincke. Une désensibilisation spécifique peut s’avérer extrêmement utile, dans le cas des allergies aux piqûres d’hyménoptères par exemple (abeilles, guêpes). Il est recommandé de réaliser cette désensibilisation en milieu hospitalier, des réactions violentes au vaccin pouvant survenir dans les minutes suivant l’injection.

Parmi les réactions de type 4, nous ne parlerons ici que de l’eczéma qui est la manifestation la plus courante de ce type d’allergie.

Eczéma

Les lésions de l’eczéma ne se manifestent qu’au niveau de la région cutanée qui a été mise en contact avec l’allergène, contrairement à l’urticaire. 

Ces lésions passent par plusieurs stades : 

1/ Au stade précoce, il s’agit d’un érythème prurigineux. 

2/ Vient ensuite le stade vésiculeux, parfois très éphémère, avec présence de petites « cloches ». 

3/ Suit le stade érythémato croûteux, avec suintement et parfois surinfection.

4/ Puis le stade de réparation.

La liste des substances responsables est impressionnante : métaux (chrome, nickel, cobalt, …), végétaux (fleurs, arbres, arbustes, fruits, légumes, plantes aromatiques), le caoutchouc, les matières plastique, les colles, les colorants, …

Le diagnostic est clinique. L’identification de l’allergène peut être précisée par les tests cutanés. Dans les cas difficiles, quand les lésions sont atypiques, le diagnostic peut nécessiter une biopsie cutanée (examen microscopique d’un fragment de la lésion).

Une fois de plus, le traitement consiste à éviter l’allergène. Le traitement de lésions repose sur les corticoïdes topiques et, en cas de surinfection, le traitement de cette surinfection.

L’allergie médicamenteuse : quelques précisions

Les réactions aux médicaments sont mal connues. Elle ne sont pas toutes d’origine allergique : elles peuvent par exemple être liées à un surdosage ou à une intolérance non liés à un phénomène allergique. 

Les réactions allergiques à IGE (type I) ne sont observées qu’après une ou plusieurs expositions au médicament sans qu’il n’y ait eu d’incident. Elles se manifestent sous forme d’urticaire, de réactions cutanées érythémateuses, de fièvre , d’infiltrats pulmonaires, d’atteinte rénale ou hépatique, de choc anaphylactique.

Le traitement doit alors être interrompu. En cas d’allergie à un médicament indispensable (par exemple dans la prévention de l’endocardite bactérienne par pénicilline), une désensibilisation peut être entreprise par administration de doses croissantes du médicament.

L’allergie alimentaire : quelques précisions

L’allergie alimentaire peut se manifester par des réactions de type I (urticaire, asthme, œdème de Quincke).

Chez le jeune enfant, un eczéma (eczéma atopique) peut être prémonitoire d’une allergie respiratoire.